En France aujourd’hui 1440 aumôniers interviennent dans les prisons et parmi eux, seulement 182 aumôniers musulmans. Quel est leur rôle face aux stéréotypes d’une prison souvent décrite comme l’école du radicalisme ?
Philippe Brault a suivi Gaëtan Dehondt, un ancien joueur professionnel de hockey sur glace, converti à l’Islam. Gaëtan a 40 ans, il est aumônier et ce sont ses premiers jours au centre pénitentiaire de Laon.
En parallèle, le film recueille la parole de Karim Mokhtari, un ancien détenu, condamné à 10 ans de réclusion pour braquage. Karim raconte ce qu’il a vécu, la grande détresse des prisonniers, et la nécessité pour eux de trouver une réponse spirituelle – quelle qu’elle soit - pour échapper à la déshumanisation de la prison. C’est sur ce terreau que se développe le radicalisme de quelques imams improvisés qui prêchent une religion haineuse à des détenus en manque de perspectives
Dans cette sorte de face à face d’une extrême intensité, on voit se dessiner la demande d’une religion apaisée, source de réconfort pour les détenus. Et la nécessité de recruter des aumôniers comme Gaëtan, capables de défendre face aux radicaux les valeurs d’un islam modéré compatible avec la République.